Comment développer le démantèlement et le recyclage des matelas usagés en Belgique ?

En Belgique, chaque année, environ 900.000 matelas sont mis sur le marché. Sachant qu’un matelas pèse en moyenne 15 kg, le tonnage total représente 13.511 tonnes de matières à valoriser. Jusqu’à présent, les matelas étaient collectés par la filière des encombrants pour être valorisés en incinération. Ceci correspondait en une perte de valorisation matière.

C’est pourquoi, en Belgique, une nouvelle responsabilité élargie des producteurs (REP) pour les matelas usagés a vu le jour. Depuis le 1er janvier 2021, l’obligation de reprise des matelas usagés est d’application en Flandre. En Wallonie et à Bruxelles, cette même obligation démarrera dès le 1er janvier 2023. Une période de 2 ans est actuellement prévue pour laisser le temps aux recyparcs d’évaluer le flux et d’adapter son infrastructure pour la collecte sélective.

L'obligation de reprise

Cette obligation de reprise des matelas usagés est organisée par l’organisme de gestion, Valumat. D’une part, les matelas des ménages doivent être collectés sélectivement via la filière des recyparcs ou peuvent être récupérés par les détaillants sur base volontaire. D’autre part, les matelas des professionnels doivent être collectés par un collecteur privé agréé Valumat.

Ces matelas collectés sélectivement sont alors envoyés dans un centre de démantèlement pour y récupérer les différentes matières à recycler tels que les textiles, les mousses, les ressorts, etc. En Belgique, il existe une seule entreprise de démantèlement appartenant à Suez à Sombreffe. Depuis 2015, celle-ci traite les matelas usagés mais espère croitre d’avantage grâce à l’obligation de collecte sélective préservante pour le flux à traiter.

La question de la réutilisation des matelas

L’obligation de reprise des matelas usagés s’est évidement concentré sur une collecte sélective de qualité pour un meilleur recyclage. Mais selon les principes de Lansink, la réutilisation des matelas usagés doit également être réglementée et avoir sa place dans le marché. Depuis quelques mois, Denuo est en pleine discussion avec les administrations régionales ainsi qu’avec les acteurs de la réutilisation, Herwin en Flandre et Ressources en Wallonie. 

Selon Denuo, la réutilisation a toute sa place si l’on veut évoluer vers l’économie circulaire. Cependant, le matelas est un produit spécifique et il est difficile d’établir des critères objectifs pour l'aspect hygiénique et de confort. Bien qu’une étape d’hygiénisation existe avant de remettre le matelas en vente, le critère du confort reste important. Il est difficile d’estimer après combien d’années un matelas peut être réutilisé.

C’est pourquoi Denuo a proposé de limiter la réutilisation des matelas usagés aux matelas dits pré-consumer, c'est-à-dire des matelas n'ayant pas servi à l'usage. Cette catégorie comprend les matelas d’exposition, des défauts de vente, des retours,… dans ces cas-ci, la réutilisation doit être mise en priorité car ils ont conservé leur fonction initiale : l’hygiène et le confort. 

La réglementation sur l'exportation des matelas

Enfin, un des grand enjeux de la réutilisation est la fuite de certains matelas via des circuits parallèles non réglementés. De nombreux matelas usagés finissent sur d'autres continents et la traçabilité pour assurer leur réutilisation reste impossible. Il est important que les autorités réglementent strictement les matelas prévus vers l’exportation pour favoriser la réutilisation et le recyclage local.

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