De plus en plus de batteries lithium-ion, mais les recyclons-nous ?
L'avenir est électrique. Pourquoi ? Parce que la transition vers un monde plus durable nécessite de l'électricité. L'électricité pour remplacer les combustibles fossiles dans nos voitures, nos appareils de chauffage et nos machines industrielles. Mais aussi en raison de la numérisation poussée de notre société, de l'automatisation de notre industrie, etc.
Cette demande croissante d'électricité entraîne également une autre évolution : de plus en plus d'applications contiennent une batterie. On les trouve dans les smartphones, les ordinateurs portables, les brosses à dents électriques, les voitures électriques et les appareils auditifs. Aujourd'hui, la famille belge moyenne possède pas moins de 134 batteries à la maison, et la tendance est loin d'être terminée.
La seule façon de répondre à la demande croissante de batteries est de récupérer le maximum de matériaux précieux qu'elles contiennent. Mais qu'en est-il de la collecte et du recyclage des piles ?
Trois types de batteries
La gestion des batteries est ancrée en Europe par la directive 2006/66. Cette directive impose un certain nombre d'obligations et d'objectifs en matière de gestion des batteries et accumulateurs, à savoir trois types de batteries: industrielles, automobiles et portables.
Si l'on considère les deux premiers types (batteries industrielles et batteries automobiles), ils représentent actuellement la grande majorité du tonnage, tant au niveau européen que belge. Cela concerne principalement les accumulateurs au plomb, des accumulateurs dont le taux de recyclage est très élevé en raison de leur conception simple et uniforme et de la valeur marchande du plomb récupéré.
Le troisième type de batteries (portables) représente une large gamme de différents types de batteries, depuis les batteries alcalines typiques utilisées dans les réveils, les jouets pour enfants et les lampes de poche, jusqu'aux batteries lithium-ion (Li-ion) utilisées dans les ordinateurs portables, les bicyclettes électriques et les scooters électriques.
La directive européenne fixe différents objectifs de collecte (par exemple 45% pour les batteries portables), ainsi que des objectifs de recyclage spécifiques par type de batterie (par exemple 65% pour les batteries plomb-acide). Cependant, la directive européenne est actuellement en cours de révision, tout comme l'éventuelle subdivision des types de batteries et les objectifs de collecte et de recyclage correspondants.
L'essor de la batterie Li-ion
Bien que les batteries au plomb restent de loin la principale source d'énergie aujourd'hui, un autre type de batterie fait des progrès considérables en Europe et au-delà : la batterie Li-ion. Comme notre société s'électrifie de plus en plus, ce type de batterie apparaît dans de plus en plus de produits. Pensez aux smartphones, aux ordinateurs portables, aux scooters électriques, etc.
Nécessité d'une capacité de recyclage
Aujourd'hui, nous sommes habitués à trier et à recycler les batteries, mais ce n'est pas encore le cas pour les batteries Li-ion.
Actuellement, il n'existe pas en Belgique de capacité de recyclage adéquate pour ce type de batteries. Les investissements ne sont pas faits pour le moment. Le climat actuel en Europe n'aide pas non plus : les grands acteurs des autres pays européens font pression sur les prix, ce qui rend les investissements en Belgique moins intéressants pour le moment.
Assurer un traitement sûr
Pourtant, nous avons besoin de cette capacité de recyclage. Il s'agit évidemment de récupérer les matériaux précieux contenus dans ces batteries, pour les réutiliser dans la production de nouvelles batteries. Mais aussi parce que ces batteries ne sont pas sans risque.
Il ne se passe pas une semaine sans qu'une batterie Li-ion ne provoque un incendie dans une entreprise de collecte, de transport, de tri ou de recyclage de déchets. Les batteries Li-ion présentent un risque élevé d'incendie et d'explosion. Les gens ne sont pas conscients de cela, ni des risques qu'ils créent lorsqu'ils jettent négligemment leur smartphone dans un conteneur à papier ou laissent un scooter électronique dans le conteneur à déchets du parc de recyclage. En aval de la chaîne, ces batteries peuvent mettre en danger la sécurité des employés de notre secteur et causer des dommages économiques considérables. Non seulement à cause des dommages causés à l'infrastructure de l'entreprise d'élimination, mais aussi à cause des matériaux précieux qui partent en fumée.
Demande d'uniformité et de démantèlement
Si nous voulons vraiment collecter et recycler nos batteries de manière qualitative, il y a deux conditions essentielles : l'uniformité et le désassemblage.
La conception des batteries doit être unifiée et standardisée au niveau européen afin que chacun puisse reconnaître une batterie Li-ion. Aujourd'hui, les batteries Li-ion se présentent sous toutes les formes et tous les modèles et il est parfois impossible de savoir de quel type de batterie il s'agit. Par conséquent, elles ne sont souvent pas triées correctement : dans un point de collecte Bebat si la batterie est détachée, au stand Recupel dans le parc de recyclage si la batterie est encore dans le produit. Une conception uniforme permettrait d'améliorer le tri et le recyclage.
En plus d'une conception standard, le démantèlement de la batterie est essentiel. Il suffit de regarder un smartphone pour voir à quel point il peut être difficile de retirer la batterie d'un appareil électronique. Une batterie facilement amovible peut être collectée séparément pour une élimination sûre et la récupération des matériaux précieux qu'elle contient.
Ces conditions constituent un minimum absolu pour récupérer les matériaux précieux des batteries Li-ion et réduire les risques d'incendie et d'explosion dans le secteur des déchets et du recyclage. Cela peut être fait parfaitement. Les batteries au plomb de conception uniforme l'ont démontré depuis longtemps. Appliquons donc cette leçon du passé aux batteries Li-ion.
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