Recyclage des métaux : quelques faits et chiffres

1. Comment le métal est-il recyclé ?

Les métaux sont recyclés depuis l'Antiquité. À l'origine, ils étaient fondus et refondus. Aujourd'hui encore, nous recyclons et refondons nos vieux métaux, mais nos produits à base de métaux sont devenus de plus en plus complexes, ce qui nécessite davantage d'étapes pour les recycler : 

  • Dépollution : retirer soigneusement tous les liquides et les composants potentiellement dangereux.
  • Démontage : démonter toutes les pièces/matériaux réutilisables.
  • Compactage : les gros morceaux de ferraille sont coupés en morceaux plus petits et plus faciles à manipuler, pour introduire dans la déchiqueteuse.
  • Broyage : la ferraille compactée est broyée (déchiquetée) en une taille et une forme gérables et uniformes, pour permettre le tri et le recyclage.
  • Traitement post-broyage : grâce à des technologies innovantes, les différents matériaux restant après le broyage sont séparés les uns des autres, tels que les métaux ferreux et non ferreux, les plastiques, le verre, etc. De cette manière, un maximum de matériaux peut être séparé et recyclé.
  • Recyclage : les matériaux récupérés sont recyclés pour être réutilisés dans diverses applications industrielles.
2. Quels sont les avantages du recyclage des métaux ?

Le recyclage des métaux présente de nombreux avantages. Le recyclage permet d'éviter une grande quantité de CO2 et d'énergie nécessaires à l'extraction des métaux. Un autre avantage du recyclage est qu'il rend la Belgique moins dépendante de l'extraction des matières premières et des importations de l'étranger et donc plus résistante aux facteurs externes tels que les guerres ou crises (énergétiques). En outre, en bouclant la boucle, le recyclage évite que des matières premières essentielles et précieuses ne soient mises en décharge ou incinérées et donc perdues.

Voici quelques chiffres clés qui quantifient ces avantages :

  • Économies d'énergie : le recyclage des métaux réduit la consommation d'énergie de 60 à 95 % par rapport à l'énergie nécessaire pour les extraire de la terre en tant que matières premières.
  • Économies de CO2 : les émissions de CO2 des métaux recyclés sont inférieures de 52 % à 92 % à celles des métaux dérivés de matières premières.
3. Quels sont les types de métaux ?

La ferraille se présente sous de nombreuses formes, mais on distingue généralement deux grands types de ferraille :

  • Les métaux ferreux sont principalement constitués de fer et sont magnétiques. L'acier est le métal ferreux le plus courant et il est principalement utilisé dans les secteurs de l'automobile, de la construction, des ponts, des chemins de fer, des machines, du transport maritime et des transports, mais aussi dans les appareils ménagers.
  • Les métaux non ferreux ne contiennent pas de fer. Il s'agit de l'aluminium, du cuivre, du plomb et du zinc. Parmi les applications des métaux non ferreux, on peut citer la construction, les outils, les câbles électriques, les moteurs de véhicules, les pipelines, les conteneurs et même la coutellerie.
4. Combien de tonnes de ferraille sont traitées en Belgique chaque année ? 

Les entreprises de transformation des métaux en Belgique traitent chaque année quelque 3 millions de tonnes de ferraille, dont

  • Les véhicules hors d'usage (VHU)
  • Les appareils électriques et électroniques hors d'usage (DEEE)
  • Toutes sortes de déchets métalliques déposés par les citoyens dans les parcs de recyclage
  • Les déchets métalliques industriels provenant de tous les secteurs et de tous les chantiers de construction
5. Le recyclage des métaux présente-t-il des risques ?

Les vieux métaux peuvent être contaminés par des substances préoccupantes telles que les dioxines et les PCB (polychlorobiphényles). Ces substances sont actuellement interdites de production ou d'utilisation, mais elles sont encore présentes dans de nombreux vieux métaux, héritage du passé. Il s'agit par exemple de certaines huiles, d'appareils électriques et électroniques, de transformateurs, de peintures (anticorrosion), de plastiques souples, etc.

Il est difficile de détecter en permanence tous les métaux contenant ces substances préoccupantes. Aujourd'hui, les entreprises de traitement des métaux prennent de nombreuses mesures pour dépolluer correctement les applications connues telles que les véhicules et transformateurs en fin de vie, mais en raison de l'utilisation répandue des substances préoccupantes, il existe toujours un risque qu'elles finissent dans le broyeur avec la ferraille. Le problème est que le broyage de métaux contaminés libère des poussières sur lesquelles peuvent se fixer des dioxines et des PCB. Lorsque ces poussières se déposent, elles peuvent polluer le sol et l'environnement. Les plantes et les animaux peuvent absorber ces substances dans le sol, après quoi elles entrent dans notre chaîne alimentaire par l'intermédiaire des légumes et des œufs.

6. Que font les broyeurs pour réduire ces risques ?

Les broyeurs collaborent étroitement avec les pouvoirs publics pour lutter contre les émissions de PCB et de dioxines. 

En Flandre, l'Agence flamande de l'environnement (VMM) et le département de l'environnement collaborent avec les entreprises de broyage par l'intermédiaire de la fédération sectorielle Denuo pour s'attaquer aux risques. Le plan d'action comprend trois piliers :

  • Des mesures supplémentaires pour surveiller de près les émissions de PCB et de dioxines et le respect des valeurs seuils. Concrètement, des mesures intensives des dioxines et des PCB dans les poussières seront effectuées au cours des prochaines années à proximité des 11 plus grandes usines de broyage flamandes. 
  • Des normes scientifiques pour actualiser les valeurs seuils. À cette fin, la VMM collabore avec d'autres organismes publics et l'Institut flamand pour la recherche technologique (VITO) afin de définir des normes. Les nouvelles normes sont attendues pour le début de l'année 2024.
  • La recherche de meilleures techniques disponibles (MTD - BAT) pour réduire les métaux et les rendre prêts à être traités. Cette étude est en cours. Sur cette base, les entreprises de broyage sauront dans quelles techniques supplémentaires investir pour réduire davantage les émissions de dioxines et de PCB. 

En Wallonie également, il existe un réseau de mesure des chutes de poussières à proximité des usines de traitement des métaux. Ces dernières années, le secteur a beaucoup investi dans les technologies d'épuration (par exemple, les filtres à charbon actif) et travaille avec le Gouvernement wallon sur un cadre de normes sectorielles. Une étude d'impact est actuellement en cours.

En mesurant l'excédent, en utilisant des normes correctes et en prenant des mesures si nécessaire, le gouvernement et le secteur s'attaquent au problème historique des dioxines et des PCB. En unissant nos forces, nous parviendrons à respecter les normes et à améliorer le cadre de vie.

7. Quelles mesures concrètes les entreprises de transformation des métaux ont-elles déjà prises pour réduire les émissions de dioxines et de PCB ?

Ces dernières années, les entreprises de transformation des métaux ont déjà pris de nombreuses mesures pour réduire les risques de dioxines et de PCB. Elles ont élaboré des plans de réduction des émissions diffuses de poussières, installé des techniques d'épuration de grande envergure sur leurs cheminées et renforcé leurs critères d'acceptation afin d'éviter les produits connus contenant des PCB.

À l'avenir également, les entreprises de transformation des métaux s'engagent à continuer d'investir dans les techniques d'épuration et dans d'autres mesures d'accompagnement.

8. Que fait le gouvernement ?

En Flandre et en Wallonie, les entreprises sont tenues de contrôler leurs émissions au niveau de la cheminée. Elles doivent également respecter diverses normes imposées par les conditions sectorielles et leur propre permis (Wallonie) ou par le VLAREM (Flandre).

Les entreprises de transformation des métaux sont également soumises aux dispositions de la directive européenne 2010/75/UE, dont les conclusions sur les MTD (meilleures technologies disponibles) ont fait l'objet d'une décision d'exécution (UE) n° 2018/1147 de la Commission européenne du 10 août 2018 imposant à toutes les entreprises de transformation des métaux de disposer d'un système de traitement des fumées.

9. D'où proviennent les émissions de PCB ?

Les entreprises de transformation des métaux ne sont pas des producteurs de PCB ou de dioxines, ni des incinérateurs de déchets. Les entreprises reçoivent des déchets, parfois vieux de plusieurs dizaines d'années, provenant de parcs à conteneurs, de collectes diverses ou du démantèlement de sites industriels.  

Lorsque des déchets contenant des PCB arrivent, c'est parce qu'ils sont présents dans des produits (huiles, certains DEEE, transformateurs, peintures anticorrosion, plastiques souples, etc). Le broyage des métaux contaminés libère des poussières sur lesquelles peuvent se fixer des dioxines et des PCB. 

10. Comment éviter que les dioxines et les PCB ne se retrouvent dans le recyclage des métaux ?

Les entreprises de transformation des métaux ne sont pas elles-mêmes productrices de dioxines et de PCB. Ces substances préoccupantes sont contenues dans de vieux produits qui arrivent à l'entreprise de transformation des métaux après avoir été jetés via le parc à conteneurs, le garage automobile ou un autre circuit. Pour éviter cela, ces produits pourraient être contrôlés à la source (c'est-à-dire au moment de l'élimination) pour détecter la présence de substances préoccupantes.

Le problème pourrait être évité encore plus tôt dans la chaîne en se concentrant sur l'éco-conception, qui exclurait ces substances préoccupantes du produit dès le stade de la conception. Les PCB sont interdits depuis des années, ce qui peut servir d'exemple pour les matériaux qui émettent des dioxines. Entre-temps, les concepteurs de produits peuvent miser sur des matériaux alternatifs plus durables ou sur une conception qui facilite l'élimination ultérieure de toute substance préoccupante.

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