Trouverons-nous une solution pour les 100.000 tonnes de déchets de couches en Flandre ?
Dans le cadre du plan de relance, la Flandre accorde des subventions d'investissement pour transformer la Flandre en tant que pôle du recyclage. L'un des domaines prioritaires sur lesquels se penche la ministre flamande de l'environnement, Zuhal Demir, est celui des "couches et du matériel d'incontinence". Pourquoi ce flux particulier ? Quelles sont les possibilités ? Et quelles sont les actions concrètes mises en œuvre ? Voici une vue d'ensemble.
Actuellement, environ 11 % de nos déchets ménagers résiduels sont constitués de couches, de matériel d'incontinence et d'autres produits hygiéniques. Dans toute la Flandre, on estime qu'environ 100.000 tonnes de déchets de couches finissent chaque année dans des incinérateurs. Avec le vieillissement de la population croissante, ce volume pourrait augmenter dans les années à venir.
Dans le cadre de la responsabilité élargie du producteur, le Vlarema demande à tous les producteurs de couches jetables de soumettre à l'OVAM un plan collectif dans lequel ils s'engagent à l'éco-conception, à la réutilisation, à la récupération, au recyclage et à la sensibilisation.
Cette obligation est restée dans l'ombre pendant de nombreuses années. Cependant, dans une perspective d'économie circulaire, l'OVAM a mis la main à la pate ces dernières années en collaborant avec les producteurs de couches, le secteur du recyclage (Denuo), les détaillants (Comeos) et le centre de connaissances VKC-Centexbel sur un certain nombre d'objectifs pour rendre les couches plus durables.
Concrètement, l'OVAM a pris les mesures suivantes.
Étude sur l'éco-efficacité des couches jetables et réutilisables
Au fil des ans, la composition des couches jetables a considérablement évolué. L'utilisation de SAP (polymères superabsorbants), par exemple, a permis de rendre les couches beaucoup plus fines. Ainsi, leur volume a été fortement réduit, ce qui constitue un avantage écologique. La poursuite du développement de l'éco-efficacité des couches est quelque peu inhibée par le fait que toutes les innovations majeures du secteur sont brevetées et ne sont donc pas appliquées à plus grande échelle, ce qui constitue une occasion manquée pour le secteur.
Du point de vue de la durabilité, l'OVAM a également étudié quelle couche a la plus petite empreinte écologique : la couche jetable ou la couche réutilisable. Compte tenu du grand nombre de variables (âge des installations sanitaires, température de l'eau de lavage, types de machines à laver et de séchoirs), il s'est avéré très difficile de parvenir à une conclusion sans ambiguïté. En outre, si une telle étude (analyse du cycle de vie) présente un angle écologique intéressant, elle ne répond pas aux questions des consommateurs concernant la fonctionnalité et la facilité d'utilisation qui jouent un rôle majeur dans l'utilisation des couches.
Recherche sur les possibilités de recyclage des couches jetables
Les couches et autres matériaux d'incontinence se composent de nombreuses fractions différentes : pâte fluff, SAP (polymères superabsorbants), PE (polyéthylène), PP (polypropylène) et non-tissés. Cet amalgame de matériaux rend le démantèlement et le recyclage des couches difficiles.
Mais le principal obstacle au recyclage des couches et du matériel d'incontinence est la présence éventuelle de résidus de médicaments et d'agents pathogènes, ainsi que le risque de responsabilité.
Néanmoins, les couches sont déjà recyclées aux Pays-Bas, en Italie et au Japon. Il s'agit de trois processus très différents qui sont encore assez nouveaux et doivent être développés :
- Le projet Elsinga, aux Pays-Bas, consiste à déchiqueter, mélanger et chauffer des couches pour les transformer en biogaz, en compost, en engrais et en recyclats plastiques. Pour réaliser ce processus, il existe une coopération étroite avec un incinérateur et une station d'épuration des eaux.
- La société italienne Fater est une entreprise commune entre Angelini et Procter & Gamble, deux producteurs de produits d'hygiène. Les produits finaux du processus de recyclage de Fater sont des recyclats plastiques stérilisés qui sont utilisés pour la production de bouchons de bouteilles, de pinces à linge, de plateaux à couches et de mobilier scolaire. Les SAP (polymères superabsorbants) stérilisés et recyclés sont utilisés pour la production de produits absorbants (par exemple contre les inondations). La cellulose stérilisée et recyclée est utilisée pour fabriquer des produits en papier, des matériaux de construction et de la viscose.
- Le processus de recyclage d'Unicharm au Japon en est encore à ses débuts et n'est pas encore opérationnel à l'échelle industrielle. L'objectif est de traiter les couches usagées par ozonation et déshydratation et de les réintégrer dans la production de nouvelles couches.
Définition des critères de fin de vie des déchets
Pour garantir l'utilisation sûre de toutes les matières premières secondaires provenant des couches, des critères de fin du statut de déchet sont nécessaires. L'OVAM fait actuellement réaliser une étude par Vito à cette fin.
L'ambition de l'OVAM est non seulement de transposer ces critères de fin du statut de déchet dans la législation flamande (Vlarema 9) mais également, en collaboration avec les autres régions et les autres États membres de l'Union européenne, de les faire généraliser pour la Belgique et, par extension, pour l'Europe.
Comparaison de différents scénarios logistiques pour la collecte des couches jetables
Une logistique optimale est cruciale pour le succès d'un processus de recyclage. RDC Environnement tente de répondre à des questions pour l'OVAM telles que : quel scénario de collecte est le meilleur pour la société, si la collecte sélective des couches est écologiquement et économiquement pertinente et si la qualité du flux de déchets sera suffisante pour son recyclage.
Nous sommes au début de la transition vers une Flandre circulaire. Pour réaliser cette transition, des solutions sont nécessaires pour récupérer les matériaux autant que possible et les maintenir hors des déchets résiduels. Un flux de déchets volumineux comme les couches nécessite donc une action urgente, et toutes les parties concernées attendent avec impatience les résultats du plan d'action de l'OVAM.
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