Les broyeurs à métaux s’engagent à continuer à diminuer leurs émissions
22 avril 2024, Bruxelles- Aujourd'hui, la ministre de l'Environnement Céline Tellier, le SPW Environnement et l'ISSeP ont présenté les résultats de la campagne de biosurveillance autour des 7 broyeurs wallons. Ces résultats montrent qu'aucune valeur élevée de PCB n'a été trouvée. Des valeurs élevées ont été relevées pour d'autres substances, mais il n'est pas certain qu'elles puissent être attribuées aux activités des broyeurs.
Une filière à l’impact écologique positif majeur
La Belgique recycle aujourd’hui 3,2 millions de tonnes de métaux. Cela représente une économie d’émissions de CO2 de 4,8 millions de tonnes chaque année, soit l’équivalent de la pollution émise par 4 millions de voitures : 70% du parc automobile belge.
Plus spécifiquement, en Wallonie, les sept installations de broyage des métaux traitent environ 1 millions de tonnes de déchets qui proviennent de différents types de produits en fin de vie : des véhicules hors d’usage, des déchets métalliques, des déchets électriques et électroniques et de la ferraille en tout genre, provenant de différentes filières telles que des parcs de recyclage, de collectes diverses ou du démontage de sites industriels.
Filtre pour l’environnement
La filière du recyclage reste donc dépendante de la composition des produits de consommation (huiles, peintures antirouille, plastiques souples, etc.) mis au rebut. Des produits qui peuvent parfois contenir des composantes, comme le PCB qui a été utilisé dans de nombreuses applications pendant plus de 70 ans.
Si des déchets contenant des PCB ou autres polluants sont présents dans le secteur du recyclage, c’est en raison de leur présence dans des produits (huiles, certains DEEE, transformateurs, peintures antirouille, plastiques souples, etc.) aujourd’hui mis au rebut. Le secteur n’est pas producteur ou utilisateur de PCB, de dioxines ou de tout autre polluant.
Bien que les broyeurs ne soient pas producteurs de PCB ou de dioxines, le secteur confirme son rôle en tant que filtre pour l’environnement afin d’améliorer notre société et renforcer notre économie locale. Par conséquent, les broyeurs s’engagent à limiter les polluants qui arrivent sur leurs sites à des niveaux réalisables.
Le secteur s’engage
Afin d’améliorer la connaissance des causes de rejets et d’y apporter d’éventuelles solutions (en attendant une démarche via les normes pour tous les produits mis sur le marché), le secteur a contribué à la réalisation d’une étude de caractérisation des objets et matières entrants dans les broyeurs métalliques.
De la même manière, les broyeurs de métaux participent à un suivi documenté des émissions (rapports, conditions de fonctionnement) et à l’analyse de l’efficacité des technologies installées, ainsi qu’à l’ajustement des différents outils dans l’objectif de limiter au maximum l’impact des activités sur l’environnement naturel et humain.
En 2021, les autorités ont également lancé, en complément au biomonitoring wallon, un biomonitoring spécifique (projet BioBro) destiné à pouvoir communiquer une information transparente aux riverains des broyeurs de métaux sur leur taux de PCB par rapport aux valeurs de référence en Wallonie. Ce biomonitoring va permettre d'objectiver l'effet sur la santé des dispositifs mis en place pour limiter les polluants. Aujourd’hui, les résultats de ce biomonitoring ont été communiqués par le cabinet de la ministre wallonne de l’Environnement Céline Tellier, le SPW Environnement et l’ISSeP.
Les échantillons qui ont été prélevés à l'automne de 2022 dans le cadre de la campagne BioBro montrent qu'il n'y a pas d'élévation de PCB autour des broyeurs. La campagne a aussi révélé des concentrations élevées d'arsenic, de plomb et de PFOS ont été trouvées dans le sang, l'urine et les sacs d'aspirateur des habitants de la région. L'origine de ces concentrations n'est actuellement pas claire. L'entièreté de ces concentrations peuvent donc difficilement être directement imputées aux émissions des broyeurs. Et ce, pour les raisons suivantes :
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L'arsenic et les PFAS ne sont actuellement pas mesurés dans les émissions des broyeurs.
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Le niveau de plomb dans les émissions des broyeurs est bien inférieur au seuil autorisé (max. 6,5 % de la VLE).
Pour mieux protéger la population wallonne face aux risques sanitaires, le gouvernement wallon va maintenant prendre d'autres mesures. Le secteur s'engage en tant que partenaire dans cette démarche. Nous poursuivrons donc nos investissements. « Les campagnes de contrôle menées par le SPW ont montré que les investissements réalisés par les broyeurs au cours des dernières années produisent des résultats efficaces », explique Stany Vaes, directeur général de Denuo. « Par exemple, on observe une nette tendance à la baisse des émissions diffuses et les broyeurs réalisent un abattement de plus de 98% sur les émissions canalisées. Ces résultats montrent que nous faisons tout notre possible pour réduire notre impact sur l'environnement et motivent nos membres à poursuivre dans cette voie. »
L'industrie s'est également engagée à interdire l'utilisation des PFAS. « Nous avons déjà réussi à introduire une interdiction des PFAS dans les emballages dans le dernier règlement européen sur les emballages et les déchets d'emballages et nous faisons maintenant pression pour obtenir la même interdiction de l'utilisation des PFAS dans les voitures par le biais de la révision européenne du règlement sur les véhicules hors d'usage, » dit Stany Vaes.
En outre, l'industrie souhaite continuer à travailler avec les partenaires du gouvernement wallon sur des normes sectorielles claires pour les différents polluants. « Nous remercions le gouvernement pour le travail accompli. Nous voulons continuer à travailler sur ce sujet afin de parvenir à des normes sectorielles claires pour les émissions de certaines substances, de manière à continuer à protéger au mieux la santé des personnes et l'environnement. »
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