Peut-on débarrasser la Belgique de l'amiante ?

Libérer la Belgique de l'amiante est une impossibilité. Après tout, les fibres d'amiante continueront à être présentes dans notre société pendant très longtemps. Au lieu de viser un monde sans amiante, nous devons œuvrer pour une Belgique "sans risque d'amiante". Cela signifie que, en tant que société, nous devons remplacer l'amiante autant que possible dans les endroits où il peut présenter un danger. Une condition importante pour atteindre cet objectif est qu'il y ait une capacité suffisante pour stocker en toute sécurité tous ces déchets d'amiante.

Selon le Fonds Amiante, on estime qu'en Belgique, 9 000 personnes ont été victimes de l'amiante (mésothéliome, asbestose, cancer du poumon, etc.) au cours des dix dernières années. Afin de réduire ce risque latent pour la santé, le gouvernement flamand a approuvé le plan d'action de réduction de l'amiante le 20 juillet 2018. Avec ce plan d'action, la Flandre vise à rendre l'amiante inoffensif d'ici 2040. Comment ? En réduisant l'exposition aux fibres d'amiante libres à un niveau acceptable. 

Concrètement, cela signifie qu'il faut s'attaquer à la présence d'amiante dans l'enveloppe extérieure des bâtiments (toitures et bardages) et dans les applications intérieures accessibles. Des recherches ont montré que le liant des matériaux de construction collés continue à s'affaiblir avec le temps et les intempéries. Par conséquent, les fibres d'amiante sont exposées et peuvent être rejetées dans l'environnement. A titre d'exemple, l'effritement des toits abîmés par les intempéries, les fibres d'amiante transportées par les eaux de pluie dans les canaux de drainage, etc.

Quelle quantité de déchets d'amiante attendons-nous ?

La mise en œuvre de la politique de réduction de l'amiante et la démolition régulière des bâtiments dont la date de risque de construction est égale ou supérieure à 2000 entraîneront le rejet de plus de 2 millions de tonnes de déchets contenant de l'amiante. À cela, il faut ajouter une marge due aux mélanges organiques et autres déchets contenant de l'amiante qui sont également rejetés, ainsi que les tonnages supplémentaires dus à la cimentation des déchets d'amiante non adhésifs. On estime qu'environ 3 millions de tonnes de déchets d'amiante flamands devront être enlevés.

En Région wallonne, quelque 30 000 tonnes de déchets contenant de l'amiante sont susceptibles d'être rejetées chaque année lors de travaux de démolition réguliers. L'institut de recherche wallon ISSeP a mené une étude pour le compte de l'administration wallonne des déchets sur la présence d'amiante en région wallonne, mais ce rapport n'est pas (encore) public.

À Bruxelles, une étude d'inventaire de 2017 montre qu'un total de 406.000 tonnes d'amiante sont encore présentes en Région bruxelloise, dont 298.000 tonnes sont des applications d'amiante non friables et 108.000 tonnes des applications d'amiante cassantes.

Pouvons-nous stocker en toute sécurité tous ces déchets d'amiante ?

Les trois décharges flamandes encore actives qui peuvent accepter l'amiante ont une capacité suffisante pour accepter les déchets d'amiante flamands. Mais la capacité n'est pas suffisante si davantage de déchets d'amiante wallons doivent également être éliminés. Les deux dernières décharges wallonnes qui sont encore autorisées à accepter les déchets d'amiante ne peuvent pas traiter les déchets d'amiante wallons car leur capacité d'acceptation est très limitée. La question est donc de savoir si, à terme, nous disposerons effectivement d'une capacité suffisante pour stocker en toute sécurité tous les déchets d'amiante en Belgique.

En outre, il existe un goulot d'étranglement dans l'approvisionnement (accru) des décharges en matériaux contenant de l'amiante. Ces matériaux doivent être stockés dans des décharges spéciales selon une procédure qui évite la libération de fibres, et ensuite ces matériaux doivent toujours être recouverts. Par conséquent, l'offre quotidienne est limitée, ce qui peut entraîner des temps d'attente. Afin d'éviter les déversements illégaux, la livraison des déchets d'amiante dans les décharges doit pouvoir se faire sans heurts, de préférence répartis géographiquement sur la Flandre et la Wallonie. 

Pour que notre société soit réellement sûre en matière d'amiante, nous devons non seulement nous pencher sur le stockage, mais aussi sur l'enlèvement. Il est important que la démolition se fasse en toute sécurité et que les déchets soient correctement triés sur les sites, qu'il s'agisse de grands ou de petits chantiers. Il y a encore beaucoup de choses à améliorer dans ce domaine. Denuo discute avec les décideurs politiques et les parties prenantes concernées de la meilleure approche possible pour rendre l'élimination de l'amiante en Belgique totalement sécurisée.

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door De Vriese Stefan (non vérifié) op Mardi 02/03/2021 - 22:09

Beste,

 

Hoe bekijken jullie het storten grond afkomstig van alle afdruipzones waar soms gehaltes hoger dan 1000 mg/kgds vrije asbestvezels in zitten (gevaarlijk afval)?

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