Quel est le score du secteur des déchets et du recyclage en matière d'émissions de CO2 ?
Le secteur belge des déchets et du recyclage affiche d'excellents résultats. Il économise deux fois plus de CO2 le long des chaînes de valeur dans lesquelles ses entreprises jouent un rôle qu'il n'en émet lui-même. C'est la principale conclusion de l'étude organisée par Denuo et Deloitte pour cartographier les émissions de CO2 réalisées et évitées par le secteur en Belgique. Une conclusion qui ne doit en aucun cas être un point final, mais plutôt un point de départ pour que le secteur réduise encore ses propres réductions dans les années à venir. C'est ce qui a été démontré lors du Climate Event du 15 juin 2023.
L'étude commandée par Denuo à Deloitte devait clarifier les émissions exactes de CO2 du secteur des déchets et du recyclage en Belgique. L'accent a été mis sur dix flux de déchets (métal, papier et carton, déchets organiques et biologiques, textiles, verre, plastiques, pneus, déchets résiduels de gravats et déchets à haute valeur calorifique) qui représentaient ensemble 36,2 millions de tonnes en 2020 (chiffres Eurostat). Des processus qui ont rejeté 6 827 kilotonnes de CO2. "Principalement dans l'incinération des déchets résiduels, mais évidemment aussi dans toute la logistique liée à la collecte et au traitement de ces dix flux", indique Stany Vaes, directeur général de Denuo.
Difficile à quantifier
Deloitte s'est chargé de l'élaboration de ces chiffres. "Mesurer, c'est savoir", assure Maarten Dubois, responsable du développement durable, "mais ce n'est malheureusement pas si facile à réaliser. Nous nous sommes appuyés sur des études similaires menées aux Pays-Bas et en France. En utilisant les informations statiques fournies par les bases de données européennes, nous avons transposé ces données au niveau belge." Cela donne une indication, mais les chiffres disponibles ne parlent que de moyennes. De plus, il y a toujours des importations et des exportations de déchets, ce qui rend encore plus difficile l'obtention d'une image précise. Deloitte ne s'est pas contenté de ces données et les a donc complétées par une étude qualitative auprès d'entreprises de gestion des déchets et de recyclage, ainsi que par les chiffres disponibles dans les rapports.
De l'intuition à la démonstration
Ce n'est peut-être pas une science exacte, mais le résultat indique les bons ordres de grandeur. Et à cet égard, le bilan du secteur est particulièrement positif. En effet, l'étude a également mis en lumière les émissions évitées en aval de la chaîne. Stany Vaes : "Nous avions tous l'intuition que le recyclage génère plus de gains environnementaux que de coûts. L'étude le confirme aujourd'hui noir sur blanc". En effet, elle montre que le secteur des déchets et du recyclage économise deux fois plus de CO2 qu'il n'en produit. "Un résultat dont nous pouvons être fiers. C'est grâce à ces décennies de tri à la source, tant à la maison qu'au travail, que nous pouvons apporter une telle contribution sociale."
Saisir d'autres opportunités
Un excellent résultat qui doit avant tout motiver Denuo à faire encore mieux. "Nous voulons aussi regarder ensemble quelles sont les pistes, les opportunités pour réduire encore l'empreinte carbone de notre secteur." L'accent sera ensuite mis sur la réduction des déchets résiduels. "Si nous parvenons à les réduire de moitié, nous ne verrons qu'une baisse de 5% de nos émissions directes de CO2 en tant que secteur, mais ces efforts seront rentabilisés ailleurs dans la chaîne (+212%). Car c'est ainsi que sont créées de nouvelles matières premières qui, petit à petit, contribuent à lutter contre le changement climatique. Et c'est pour cela que nous le faisons tous", conclut M. Vaes.
Vous voulez en savoir plus sur l'étude et sur les possibilités qui s'offrent encore aux entreprises de gestion des déchets et de recyclage pour réduire davantage leurs émissions de CO2 ? Cliquez ici pour consulter le rapport final.
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