RECYTYRE : le temps de se remettre en question

Le groupe de travail Pneus a été établi à l'intention des autorités régionales une nouvelle vision de la gestion des pneus en Belgique. Le fait est que l'organisme RECYTYRE s'enlise depuis plusieurs années dans sa gestion, sans véritable dynamique pour plus de circularité.  

Sur le fond : une nouvelle vision de go4circle

Les administrations flamandes et bruxelloises, qui viennent de renouveler leur convention avec leur organisme, n'ont finalement qu'acquiescer ce qu'il leur était proposé "Ils proposent A, on accepte A". Go4circle propose donc clairement de revoir la législation et de relancer la circularité !

Nous restons d'abord convaincu qu'on gère des déchets industriels et qu'il ne revient pas à un organisme de gestion de contrôler le marché de la collecte, du pré-traitement ou du traitement.  Leur manière d'agir pour organiser le marché (même si c'est d'une manière marginale pour l'instant) pose des questions de transparence et la concurrence. Si c'est pour créer de la valeur ajoutée loin de nos contrées, on peut supprimer cette REP.  Le collecteur doit également rester la pièce centrale du contact.

L'obsession d'un prix le plus bas ou d'un gestion optimale de l'environnement ?

La Flandre (OVAM) en premier lieu certainement, et Bruxelles a suivi, est rentrée dans la logique des importateurs : faire baisser la cotisation pour le consommateur.  Est-ce vraiment le rôle d'une administration de l'environnement ? Nous ne le pensons pas.  Gérer ses déchets, et encore plus sélectivement avec le recyclage chez nous, coûte plus cher.  C'est un fait.  Il est donc temps de réorienter ses objectifs : financiers ou environnementaux ?

Nous restons ainsi convaincus :

  1. Qu'il est urgent de contrôler les filières parallèles de réemploi. Le gisement ramassé est souvent déjà épuré des pneus reemployables. Sans compter que la concurrence asiatique empêche de plus en plus la possibilité d'une circularité : certains considèrent qu'il vaut mieux des matières vierges que des matières circulaires. Triste réalité mais qui n'est pas une fatalité contrairement à ce que certains veulent penser pour mieux se reposer.  
  2. Le rechappage n'est pas mort. C'est aussi le fruit de la concurrence asiatique : des produits de mauvaise qualité, pas cher. Nous sommes convaincus que les autorités régionales doivent montrer l'exemple et relancer l'idée du rechappage des pneus "tourisme" ou des camions en déclin. Pourquoi pas le développer pour les véhicules de certains services ? Relancer une filière de proximité. Il y a un fatalisme d'une mondialisation de l'économie par les Régions (OVAM et IBGE) qui n'est pas acceptable. Les objectifs de 10% sont annoncés dans les conventions, mais sans aucun moyen contraignant sont ridicules. Du greenwashing.
  3. Le Recycled content aussi pour les pneus. Un producteur français bien connu lance l'idée de pneus pleins, pourquoi pas avec de la gomme recyclée ? Il faut aussi que les Régions osent bousculer le système, comme ce fut les cas avec nos députés belges dans la Directive Single Use Plastics. A nouveau, un peu de dynamisme et de pro-activité SVP !

D'une manière générale, on soulignera aussi que la coopération avec les opérateurs est devenue inexistante. Plus aucun dialogue n'existe, avec la compassion d'OVAM et de Bruxelles qui ne soutiennent aucune rencontre officielle pour jouer leur rôle de neutralité. La présence des Régions dans les Conseils d'administration doit d'ailleurs été sérieusement remise en cause.

Sur la forme : Un TWEET inacceptable, mais le reflet de beaucoup de chose !

Mais derrière tout cela se cache un véritable problème : RECYTYRE n'accepte plus aucune remise en question. Le Cabinet du Ministre Bruxellois Alain MARON a ainsi demandé à IBGE de lancer une étude (voir autre article) sur une analyse des régimes de responsabilité du producteur. Le Ministre a annoncé le 10.12.2019 vouloir relancer des objectifs ambitieux mais on assiste à une opposition totale, qui va trop loin puisque dans un TWEET, le COO de RECYTYRE a considéré que les propos de la représentante le faisait "vomir" (voir photo).

C'est là le creux du problème de plusieurs organismes de gestion : ils ne savent plus qu'ils sont soumis à des lois en matière de protection de l'environnement et à un encadrement légal. On se demande qui est le patron. Il est temps de leur rappeler. Nous espérons que la Wallonie et la Flandre auront aussi le courage de leur dire et que Bruxelles ne se découragera pas.

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