Un équilibre fragile de l'économie circulaire pour les plastiques
"Les déchets plastiques sont encore trop peu collectés et recyclés pour assurer la transition vers une économie circulaire", peut-on lire dans le dernier rapport trimestriel de la Fédération mondiale des recycleurs BIR (Bureau of International Recycling).
Dans de nombreux pays, l'économie est en train de redémarrer alors que les lockdowns sévères sont assouplis. Cependant, l'approvisionnement en matières premières en provenance de l'étranger n'est toujours pas à la hauteur, en raison du trafic de conteneurs qui ne fonctionne toujours pas correctement et des prix exorbitants du transport. Cela a entraîné une ruée sur les matières premières plastiques, déséquilibrant l'offre et la demande et faisant grimper les prix à des niveaux historiquement élevés.
Selon le BIR, les prix des recyclats de LDPE, HDPE et PP ont augmenté en moyenne de 300 à 400 euros par tonne pour atteindre des niveaux sans précédent de plus de 1.300 euros par tonne. Alors qu'il y a un an, lors du premier lockdown, les recycleurs étaient encore confrontés à des prix très bas, à des ventes médiocres et à des stocks importants, beaucoup sont aujourd'hui complètement épuisés.
En raison de la pénurie de plastiques vierges, de plus en plus de fabricants se tournent vers l'utilisation de plastiques recyclés, plus durables. Il s'agit d'une évolution très positive pour notre secteur mais elle crée également des problèmes de disponibilité des matériaux. De nombreuses entreprises de recyclage (y compris les entreprises belges) font actuellement état d'une pénurie de matières entrantes.
À quoi ressemblera l'avenir si cette tendance se poursuit ? Y aura-t-il assez de matériel ? Comme les nouvelles réglementations mettront-elles de plus en plus l'accent sur l'utilisation des recyclats dans les nouveaux produits, la demande ne fera-t-elle qu'augmenter, ce qui pourrait entraîner des retards dans la fourniture de matériaux recyclés à l'industrie de la transformation des plastiques.On peut donc dire qu'il y a un équilibre très fragile dans la transition vers une économie circulaire.
Pourtant, nous savons tous que seul un pourcentage extrêmement limité de plastique est recyclé dans le monde et qu'il y a beaucoup plus de déchets plastiques disponibles que les quantités actuellement récupérées. Comment pouvons-nous augmenter ces taux de recyclage ?
Selon le BIR « nous devons veiller à ce que moins de déchets plastiques soient incinérés ou mis en décharge, à ce que des investissements soient réalisés dans de meilleures techniques de séparation et à ce que davantage d'efforts soient consacrés à l'éco-conception afin que davantage de produits puissent être recyclés. Pour y parvenir, une bonne coopération tout au long de la chaîne de valeur des plastiques est cruciale ».
Voir aussi cet article
Ajouter un commentaire